Pourquoi les vestiges archéologiques sont-ils enfouis ?

Hormis les grands monuments connus («Arènes» d’Arles ou de Nîmes, Thermes de Cluny à Paris, Arc de Triomphe d’Orange, …) qui doivent à leur taille, à leur solidité et à une utilisation prolongée d’avoir été conservés visibles, la plupart des vestiges archéologiques se trouvent enfouis à une profondeur pouvant varier de quelques dizaines de centimètres à plusieurs mètres sous le niveau du sol actuel.

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Pourquoi ce phénomène ?

Lorsqu’un bâtiment avait cessé d’être occupé et entretenu, il s’effondrait en général de lui-même au bout de quelque temps. Si l’emplacement restait inoccupé, la végétation ne tardait pas à recouvrir les ruines, puis au cours des siècles, le sable, la poussière, apportés par le vent, s’accumulaient sur place, et une couche de terre végétale recouvrait alors l’ensemble.

L’édifice pouvait également être rasé avant reconstruction d’un nouveau bâtiment. Dans ce cas, on se contentait de répartir les déblais sur le sol, d’épandre une couche de terre afin de stabiliser et d’égaliser l’ensemble, et de reconstruire pardessus. Ainsi, au cours des siècles, le niveau du sol de circulation s’est progressivement élevé, et dans les villes d’origine ancienne, on retrouve fréquemment des restes de construction superposés sur plusieurs mètres de hauteur.

En général, les vestiges les plus profonds sont les plus anciens. On détermine donc leur âge relatif par l’étude de la stratigraphie (superposition des différentes couches au cours des siècles).

Malheureusement, certains matériaux, comme le bois, le cuir, le tissu, le fer, supportent très mal le contact prolongé avec la terre, et disparaissent parfois complètement au cours du temps. Les autres matériaux qui résistent mieux, comme la pierre, la brique, la céramique, n’en sont pas moins altérés par un séjour prolongé sous terre, qui a modifié leur équilibre chimique.

Tout vestige issu du sol doit donc être immédiatement protégé, parfois même subir un traitement spécial comme le bois ou le cuir, sous peine d’être irrémédiablement dégradé par une mise à l’air libre trop brutale.



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