Les créatures mythologiques grecques (supplément au Mots Croisés d’Archéo #9)

Cyclopes

Les Cyclopes sont des géants monstrueux, fils d’Ouranos et de Gaïa, possédant un œil unique au milieu de leur front.

Il existe plusieurs races successives : ouraniens, forgerons, bâtisseurs et pasteurs (seuls les cyclopes ouraniens et pasteurs sont mentionnés par Homère).

Êtres brutaux sans foi ni loi, ils élèvent des troupeaux de moutons, récoltent ce que la terre consent à faire pousser et ne craignent pas, à l’occasion, de dévorer les êtres humains qui se risquent sur leurs territoires et dans leurs cavernes. Ils vivaient simplement, grâce aux fruits de la Terre et sans lois.

Dès leur naissance, leur père les précipita ainsi que leurs frères, les Hécatonchires, dans le Tartare, la « prison » des Enfers, les jugeant trop monstrueux. Zeus les libéra afin qu’ils deviennent les serviteurs de Héphaïstos et qu’ils fournissent des armes aux dieux durant la Titanomachie. Ils forgèrent pour Hadès le casque rendant invisible, pour Poséidon, le trident avec lequel il soulève les mers, et pour Zeus, la foudre faisant trembler les hommes et le ciel.

Cerbère

Dans la mythologie grecque, Cerbère (en grec ancien Κέρϐερος/Kérberos) est le chien gardant l’entrée des Enfers. Le chien des enfers connaît différentes formes, selon les auteurs et les époques. La représentation la plus habituelle est celle du chien à trois têtes, mais certaines descriptions le présentent avec cinquante têtes ou cent têtes.

Cerbère était le fils d’Échidna, au corps de serpent et au visage de femme, et de Typhon, le serpent à plusieurs têtes.

Il était enchaîné à l’entrée des Enfers et terrorisait les morts eux-mêmes qui devaient l’apaiser en lui apportant un gâteau de miel qu’on avait placé dans leur tombe en même temps que l’obole pour Charon déposée dans la bouche.

Mais Cerbère était aussi terrible pour les vivants qui essayaient de forcer la porte des Enfers. Psyché qui était venue chercher la boîte à cosmétique de Perséphone sur l’ordre d’Aphrodite l’endormit avec un gâteau trempé dans du vin drogué. Énée fit de même avec un gâteau soporifique préparé par la Sibylle.

La représentation de Cerbère dans l’art est divergente. Il est parfois représenté avec deux têtes, trois têtes ou bien une seule. L’une des premières représentations tricéphales est présente sur une coupe qui nous vient de Laconie vers 560 av. J.-C.

Gorgones

Homère parle des Gorgones dans l’Odyssée comme étant des monstres des Enfers. Selon Hésiode, il s’agissait des trois filles de divinités marines : Sthéno, Euryale et la plus célèbre, Méduse. Cette dernière était mortelle, contrairement à ses deux sœurs qui ne connaissaient ni la mort ni la vieillesse.

D’après les descriptions d’Ovide (Métamorphoses), les Gorgones étaient dépeintes comme étant de jeunes femmes possédant des ailes d’or et des mains de bronze. Des serpents étaient enroulés autour de leur tête et leur ceinture. Selon certaines traductions, elles posséderaient même des défenses de sangliers.

Leur regard figeait ceux qui voyaient leurs visages. Elles sont généralement considérées comme très laides. Ovide parle de « la face répugnante de Méduse ».

Sur les scènes peintes des vases grecs antiques, les Gorgones ont généralement l’apparence de créatures hybrides à moitié humaines et à moitié monstrueuses. Elles possèdent des ailes (deux voire quatre) et un visage monstrueux avec une large bouche, des crocs de fauve et une chevelure de serpents. Chose rarissime sur les vases peints, elles ont le visage tourné non pas de profil, mais de face et regardent les spectateurs. Elles tirent la langue. Elles courent, gesticulent et brandissent souvent des serpents dans leurs mains.

Sirène

Selon la tradition homérique, les sirènes sont des divinités de la mer, mi-femmes, mi-oiseaux, qui séjournent à l’entrée du détroit de Messine en Sicile.

Musiciennes dotées d’un talent exceptionnel, elles séduisaient les navigateurs attirés par les accents magiques de leur chant, de leurs lyres et flûtes. Ils perdaient le sens de l’orientation, fracassant leurs bateaux sur les récifs où ils étaient dévorés par ces enchanteresses.

Elles sont décrites au chant XII de l’Odyssée comme couchées dans l’herbe au bord du rivage et entourées par les « amas d’ossements et les chairs desséchées des hommes qu’elles ont fait périr »

Au cours de son voyage, Ulysse et ses compagnons parvinrent à résister à leur pouvoir de séduction. Après avoir été mis en garde par Circé, Ulysse fit couler de la cire dans les oreilles de ses marins pour qu’ils ne puissent pas entendre les sirènes tandis que lui-même se faisait attacher au mât du navire. Ulysse put écouter leur chant sans se précipiter vers elles malgré la tentation. À la suite de cela, les sirènes se seraient suicidées de dépit en se jetant dans la mer du haut de leur rocher.

Griffon

Le griffon apparaît en Élam à la fin du IVmillénaire av. J.-C. et en Égypte vers 3000 av. J.-C., avec un corps de lion, une tête et des ailes d’aigle. Tout au long de l’histoire antique, cette forme première ne cesse d’être nuancée par divers apports iconographiques, notamment dans les cultures mésopotamienne, grecque puis romaine.

En Grèce, Hérodote mentionne plusieurs fois brièvement les griffons dans son Enquête, sans les décrire. Au livre III, il rapporte une tradition selon laquelle des griffons vivent près des gisements d’or importants situés au nord de l’Europe ; le peuple des Arimaspes, des hommes qui n’ont qu’un œil, doit combattre ces griffons pour leur arracher l’or. Hérodote, dans ce passage, refuse de croire que les Arimaspes n’ont qu’un œil et ne se prononce pas explicitement sur les griffons. Au livre IV, il mentionne les griffons dans le même rôle lorsqu’il rapporte le voyage qu’Aristéas de Proconnèse affirme avoir fait dans le Nord et qu’il rapporte dans son poème épique, les Arimaspées.

Satyre

Les Satyres dont l’imagination peuplait les bois et les montagnes. Ce n’étaient pas des dieux, mais plutôt des esprits, des démons, comparables aux lutins et aux farfadets du folklore et des légendes modernes. À Rome, on les confondra souvent avec les Faunes et les Sylvains.

Ils sont plus spécialement connus comme compagnons de Dionysos ; ils participent à l’éducation du jeune dieu ; ils l’accompagnent dans ses voyages ; ils l’assistent dans ses expéditions amoureuses. Ils jouent un rôle considérable dans les vendanges et se plaisent à fouler les grappes cueillies ; ils se livrent, en compagnie des Ménades, à mille danses bachiques ou licencieuses. Ils s’enivrent souvent et parfois tombent de sommeil sur leur outre dégonflée.

Les plus anciennes figures de Satyres que nous connaissons sont celles qui ornent un grand nombre de vases peints. Les Satyres étaient conçus à cette époque comme des êtres fort laids, assez âgés, barbus, toujours ithyphalliques.

Centaure

Les centaures sont décrits comme ayant la partie inférieure équine. Ils vivaient à l’origine sur le mont Pélion, en Thessalie.

Ixion, le roi des Lapithes (peuple de Thessalie) aimait la déesse Héra. Pour préserver son épouse, Zeus modela Néphélée, une nuée ressemblant à Héra. De l’union de la nuée et d’Ixion naquit Centaurus, le père des Centaures.

Les Centaures étaient généralement violents et sauvages. Ils se nourrissaient de chair crue. Leurs mœurs brutales, leur amour immodéré pour le vin et les femmes les rendaient redoutables aux mortels. Ils vivaient comme des bêtes dans les forêts de Thessalie.

Parmi les plus connus : Chiron (centaure connu pour sa sagesse, qui sert de précepteur à de nombreux héros grecs dont Achille et Jason), Pholos (un centaure calme, ami d’Héraclès) et Nessos, un centaure sauvage qui tente d’enlever Déjanire (épouse d’Héraclès), avant d’être tué par lui.

Sphinx

Dans la mythologie grecque, le Sphinx (Σφίγξ) est un monstre féminin auquel étaient attribués la figure d’une femme et un corps d’animal : poitrine, pattes et queue d’un lion, ailes d’oiseau. La légende d’Œdipe s’y rattache.

Pour Hésiode, Sphinx est issue de l’union incestueuse d’Échidna et de son fils Orthos, le chien bicéphale de Géryon ; elle est ainsi à la fois la demi-sœur et la nièce de Cerbère, de l’Hydre de Lerne, de la Chimère et du lion de Némée.

Le Sphinx, envoyé par Héra en Béotie à la suite du meurtre du roi de Thèbes, Laïos, commence à ravager les champs et à terroriser les populations. Ayant appris des Muses une énigme, elle déclare qu’elle ne quittera la province que lorsque quelqu’un l’aura résolue, ajoutant qu’elle tuera quiconque échouera. Le régent, Créon, promet alors la main de la reine veuve, Jocaste, et la couronne de Thèbes à qui débarrassera la Béotie de ce fléau. De nombreux prétendants s’y essaient, mais tous périssent. Arrive Œdipe, la Sphinx lui demande :

« τί ἐστιν ὃ μίαν ἔχον φωνὴν τετράπουν καὶ δίπουν καὶ τρίπουν γίνεται »

« Quel être, pourvu d’une seule voix, a d’abord quatre jambes le matin, puis deux jambes le midi, et trois jambes le soir ? » (Apollodore, Bibliothèque, III, 5, 8)

« (…) Œdipe trouva la solution : il s’agissait de l’homme. De fait, lorsqu’il est enfant, il a quatre jambes, car il se déplace à quatre pattes ; adulte, il marche sur deux jambes ; quand il est vieux, il a trois jambes, lorsqu’il s’appuie sur son bâton. »(ibid.)

Furieuse de se voir percée à jour, la Sphinx se jette du haut de son rocher, ou des remparts de Thèbes selon les auteurs, et meurt. C’est ainsi que, Créon tenant sa promesse, Œdipe devient l’époux de Jocaste, contractant ainsi avec sa mère une union incestueuse.

Hydre

L’Hydre de Lerne est une créature de la mythologie grecque.

Cette créature est décrite comme un monstre possédant plusieurs têtes qui se régénèrent doublement lorsqu’elles sont tranchées, et l’haleine soufflée par les multiples gueules exhale un dangereux poison, même pendant le sommeil du monstre. L’Hydre fut engendrée par Typhon et Échidna, puis élevée par Héra sous un platane à proximité de la source Amymone et des marais de Lerne, en Argolide. Lors de sa naissance, elle ne possédait qu’une tête, immortelle, qui se dédoubla ensuite pour former toutes les autres, mortelles (quelques-unes ou des centaines selon les versions).

Le monstre est décrit de façon différente selon les versions. Dans la plupart des versions, il a un corps de serpent et entre cinq et neuf têtes, mais l’on trouve des versions indiquant un corps de chien et une centaine de têtes. La tête centrale, « tête intelligente » faite en partie d’or, dirigeait le corps et était immortelle.

Cette créature habitait le royaume aquatique et les marais de Lerne. Héraclès, recouvert de sa peau de lion pour se protéger des morsures, attira la bête hors de son repaire en lui décochant quelques flèches enflammées. Débordé par les multiples régénérations céphaliques, Héraclès fit appel à son neveu Iolaos, fils d’Iphiclès qui, sur l’ordre de son oncle, enflamma quelques arbres et utilisa des brandons afin de cautériser les moignons de cou pour empêcher les têtes de repousser. Quant à la tête immortelle, elle fut tranchée et enterrée, encore sifflante, sous un rocher. Héraclès trempa ses flèches dans le venin de la bête, de manière à rendre mortel chacun de leurs traits.

Minotaure

Le Minotaure est un monstre, mi-homme mi-taureau. Il possède un corps d’homme et une tête de taureau. Fils de la reine de Crête Pasiphaé, elle lui donne le nom d’Astérion ou Astérios qui veut dire « étoilé » en ancien grec.

Né des amours de Pasiphaé (épouse du roi Minos) et d’un taureau blanc envoyé par Poséidon, il est enfermé par Minos dans le labyrinthe. Situé au centre de la Crète, le labyrinthe est construit spécialement par Dédale afin que le Minotaure ne puisse s’en échapper et que nul ne découvre son existence. Tous les neuf ans, Égée, roi d’Athènes, sera contraint de livrer sept garçons et sept filles au Minotaure qui se nourrira de cette chair humaine. Thésée, fils d’Égée, sera volontaire pour aller dans le labyrinthe et tuera le monstre.

Les Étrusques ont une version différente du mythe puisqu’ils font d’Ariane l’épouse de Dionysos. Thésée, lui se contente d’épouser Phèdre, sa sœur, et de déposer Ariane sur l’île de Dia, soit de son propre chef, soit avec son assentiment… Le point de vue étrusque offre une alternative au mythe du Minotaure, jamais vue dans l’art grec : sur une tasse de vin à figures datée du début du ive siècle av. J.-C., Pasiphaé enserre tendrement le Minotaure enfant sur ses genoux.

Chimère

La Chimère est un monstre constitué de différentes parties de plusieurs animaux : lion, serpent, chèvre, dragon.

Fille de Typhon et d’Échidna, elle ravageait la région de Lycie (en Asie Mineure), quand le héros Bellérophon reçut du roi Iobatès l’ordre de la tuer. Il y parvint en chevauchant le cheval ailé Pégase.

Homère est le premier à donner une brève description de cette créature dans l’Iliade, où il en fait un monstre « lion par-devant, serpent par-derrière, chèvre au milieu », capable de cracher le feu4, élevé par le roi Amisodarès.

La symbolique de la chimère est vaste et son nom a été repris pour désigner, dans un sens étendu, toutes les créatures composites possédant les attributs de plusieurs animaux ainsi que les rêves ou les fantasmes et les utopies impossibles.

Apollodore reprend les deux descriptions : « Elle avait la partie avant d’un lion, la queue d’un dragon, et son troisième chef, celui du milieu, de chèvre. Elle vomissait du feu et dévastait le pays en harcelant le bétail, car elle était un être unique avec la puissance des trois bêtes. » Il est aussi dit que cette chimère a été élevée par Amisodarès, comme Homère l’affirme, et qu’elle a été engendrée par Typhon et Échidna, comme Hésiode le raconte. D’après Ovide, c’est la tête de chèvre qui crachait le feu, mais selon l’Iliade, c’est la tête de lion.

Elle fut tuée par Bellérophon, monté sur Pégase.

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