Le numismate

Objet d’étude

De la Protohistoire à l’époque contemporaine, le monnayage couvre plus de vingt-cinq siècles d’Histoire et constitue un très bon marqueur chronologique.

Le numismate étudie les monnaies découvertes dans le cadre d’opérations archéologiques, mais également toute une série d’objets monétiformes :

  • Les jetons qui servent aux comptes et aux calculs,
  • Des méreaux, dont les fonctions très diverses vont du laissez-passer au bon de charité,
  • Des dénéraux, qui servent à vérifier le poids de monnaies d’or,
  • Les médailles.

Il est aussi possible d’inclure dans ce domaine d’étude les objets ayant rempli le rôle de monnaies, tels ces coquillages nommés cauris, mais aussi tout le matériel ayant servi à sa fabrication.

Les monnaies sont définies par Françoise Dumas et Marc Bompaire dans leur ouvrage Numismatique médiévale, comme « des lingots de métal qui répondent à certaines conditions de poids, de composition métallique et de valeur, que l’autorité émettrice garantit en apposant sa marque et auxquels elle donne ainsi cours ».

Pourquoi ?

  • Identifier les monnaies (de la pièce isolée à l’étude d’un dépôt monétaire).
  • Préciser la chronologie d’une couche, d’une structure, voire d’un site.
  • Aider à l’analyse spatiale d’un site et à la compréhension de son évolution.
  • Approcher les problématiques économiques, sociales ou géopolitiques à l’échelle d’un site ou dans le cadre plus large d’une approche territoriale ou régionale.

Les monnaies permettent :

  • De connaître des personnages dont nous n’avons par ailleurs aucune autre trace, ou une simple mention littéraire (pour des usurpateurs romains par exemple).
  • D’évoquer des événements historiques, ou des monuments historiques.
  • D’avoir une source extraordinaire pour l’histoire économique, surtout pour des sociétés qui ne nous ont pas laissé de textes, comme les Celtes. On peut ainsi reconstituer la circulation monétaire, les volumes émis, la durée de circulation, l’aire de circulation, etc.


Comment ça marche ?

Le premier travail consiste toujours à identifier la monnaie, quelle qu’elle soit. L’identification des monnaies passe essentiellement par une lecture de la légende, une description du type, une détermination de l’atelier, de la date de frappe, de l’autorité émettrice, de la région et de la dénomination.

Les informations que l’on peut en tirer et les études que l’on peut mener ne sont pas les mêmes selon que les monnaies retrouvées en contexte archéologique sont de deux catégories : isolées, ou en trésor.

Une monnaie isolée est une monnaie retrouvée seule, perdue par son propriétaire. Si les couches n’ont pas été perturbées, les monnaies isolées fournissent de bons marqueurs chronologiques, qui peuvent être très précis, notamment dans le cas des monnaies romaines.

On traite un trésor (on parle de trésor à partir de deux monnaies) de manière toute différente. On essaie de dater l’enfouissement avec le plus de précision possible. Les informations qu’il peut fournir sont de différentes natures.

Le premier travail du numismate consiste donc à dater. Les méthodes employées pour dater sont diverses :

  • Les monnaies peuvent être datées les unes par rapport aux autres, grâce aux types connus et aux monnaies épigraphes datées.
  • On peut également utiliser les surfrappes, ainsi que l’étude des prototypes. Pour établir la chronologie des séquences d’émission, on pratique la liaison de coin.
  • Le classement par style peut être utile, il faut néanmoins s’en méfier un peu, et ne pas y superposer des jugements de valeur esthétiques.

Le numismate ne se contente pas de la simple datation de frappe. Il s’intéresse au contexte de découverte, à la circulation monétaire, à la diffusion et l’utilisation particulière de certains monnayages, au travail du métal et aux techniques de frappe monétaire, à l’interprétation de la répartition spatiale ou chronologique des monnaies d’un site, aux usages sociaux de la monnaie, aux pratiques de thésaurisation ou encore aux usages non monétaires de la monnaie tels que les dépôts de fondation ou de sépulture.

Sur demande de l’État, il peut apporter une expertise sur des lots de monnaies, médailles et jetons trouvés en dehors du contexte de l’archéologie.

Différents modèles de monnaies

Monnaies grecques

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Nomos d’argent de Métaponte, vers 470-440 av. J.-C.« Poulain » corinthien, vers 515 av. J.-C.ALEXANDRE LE GRAND. Drachme d’argentLuynes 2582, atelier de Clazomènes (Asie Mineure), IVe siècle av. J.-C.

Monnaies romaines

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Aureus d’AugusteDenier d’argent de la gens Cupienna de 147 av. J.-C.Dupondius de laiton de LivieMédaillon multiple d’aureus, d’un poids de 39,79 g, émis par Constantin en 313.

Monnaies gauloises

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Statère de VercingétorixStatère des ParisiiPotin sénonStatère des Bajocasses


Lire une monnaie romaine



Catégories :Archéopédia

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